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mercredi 8 décembre 2010

l'hopital entreprise (2003)This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 License.

Après les coups de gueule, un peu de pensée élaborée. Voici un texte rédigé en 2003; ça  ne s'est pas arrangé depuis...
Attention, c'est un chapitre d'un livre, donc il y a quelque chose avant, et quelque chose après, mais ça peut se lire sans le contexte.

hopital de jour en psychiatrie:joelle mesnil psychologue témoigne.

Nouveau titre pour dire la même chose que dans le précédent message avec une autre entrée!

Joelle Mesnil travaille dans un hopital de jour en psychiatrie

Maintenant, je fais très attention à mes titres de messages.
Parce qu'un des rares moyens qui restent de diffuser l'information sur ce qui se passe actuellement en psychiatrie est d'écrire des textes qui peut-être seront lus. Au hasard d'une recherche Google.
Ce qui se passe à l'hopital de jour où je suis psychologue est particulièrement catastrophique.
Démagogie: tout le monde a également droit , non pas à la parole, ce qui est normal, mais à la décision.
Un point de vue quelque peu éclairé est aussitôt qualifié de point de vue subjectif. "C'est ton point de vue, j'en ai un autre". Le relativisme fait des ravages.
L'absence de références théoriques est flagrante. On mélange allégrement des morceaux de DSM.IV et de vagues notions de psychanalyse psychologisée. L'absence de préparation à l'approche d'un schizophrène (puisque nous recevons surtout des schizophrènes) est attérante, inquiétante.Une expression revient souvent quand il s'agit de commenter le comportement d'un patient: "ce qu'il nous montre..."; dommage que la suite de la phrase soit à peu près toujours la même: il refuse les soins.Et on ne peut pas admettre ça.
Les erreurs graves sont quotidiennes.Une certaine fétichissation du cadre conduit certains à perdre toute humanité.
Hier, il neigeait. J'ai voulu faire entrer les patients qui attendaient l'heure d'ouverture derrière la porte, sous la neige qui s'était mise à tomber.Violente opposition d'une soignante en qui j'ai d'habitude une certaine confiance. On doit ne pas céder sur le respect du cadre.Madame Lejeune (voir messages précédents) lui emboite le pas.
Notre psychiatre qui garde un bon sens paysan, si je puis dire, les a fait entrer mais on l'attend au tournant. La pauvre a promis que c'était exceptionnel. Madame Lejeune qui n'en rate pas une:
-on en reparlera quand il neigera en février et en mars; vous ferez comment?

Et si cette  neige était l'occasion d'offrir un peu d'humanité dans un lieu qui en manque cruellement.
Certes, je serai la première à dire qu'on ne fait pas de la psy avec de bons sentiments. Mais il ne s'agissait pas de sentiment. De pitié. D'attendrissement. Il s'agissait d'une sorte de bon sens et d'un minimum de souplesse un peu généreuse. On a fini par travailler comme des robots.On a surtout fini par se conformer à un cadre de façon si absolument aveugle que les images qui vous viennent sont celles des régimes totalitaires.
Là aussi, il y avait (il y a) le bien et le mal et l'idéologie était(est) inflexible.Pour le bien  non seulement de la société mais des récalcitrants.
On réduque. On gueule. On cadre. On interdit. On réprime.On parle de signalement. On sent que certains seraient assez contents de "signaler" un patient qui vit dans une chambre bourrée de toutes sortes de choses dont on ne veut pas entendre parler.
Celui-là, le même qui est actuellement "dans le collimateur" s'arrange pour ne pas venir aux rendez-vous avec ses "référents".
-Il faut le mettre face à ses contradictions.Il vient dans un hopital mais il refuse les soins.Il est fuyant.
Et les contradictions des soignants que le patient ne veut plus laisser le cadrer à mort?
Et si ces soins n'en étaient pas?
Et s'il refusait avec raison d'endosser l'image pas très enviable qu'on lui renvoie?
Je pense souvent à Jean Oury pendant les réunions. Il m'est arrivé d'y faire allusion.
Peine perdue.Les rares qui ont entendu parler de son nom en ont une image...délirante.

Joëlle Mesnil:"ma" désymbolisation .

Quand j'ai soutenu en 1988 ma thèse sur "la désymbolisation dans la culture contemporaine", je ne pouvais pas savoir que ce presque néologisme "désymbolisation" connaîtrait une telle fortune!
Je ne m'en réjouis pas. La multiplication des emplois s'est accompagnée d'une baisse d'exigence épistémologique.
Je constate par ailleurs que même dans les cas, où le terme est utilisé avec une certaine rigueur dans des travaux , disons, sérieux, il ne correspond pas à ce que j'ai appelé "désymbolisation".
Je ne dis pas que la désymbolisation des autres n'a pas droit aussi à une reconnaissance théorique, mais qu'elle a eu tendance à devenir un véritable "obstacle épistémologique" pour penser le contemporain.
Il est le plus souvent question, voire toujours, de désymbolisation au sens de désinstitutionnalisation.
La perte des repères, des pères, l'effondrement de l'ordre symbolique conçu dans une perspective lacanienne: eh bien, je ne parlais pas de ça!(même si d'ailleurs, je me suis référée à Lacan).
à suivre?

mardi 23 novembre 2010

Hôpital de jour de psychiatrie. Chronique , suite.

Madame Lejeune a encore frappé (on sait qu'elle ne s'appelle pas madame Lejeune mais que je lui ai donné ce surnom qui lui va si bien, en hommage à Gombrowicz).
Personne bien pensante qui croit à l'alimentation équilibrée et au supplément d 'âme.
Prête à envoyer tout ceux qui ne vivent pas comme elle (boulo, famille, budget et o r g a n i s a t i o n)en HP.
Confusion sans cesse répétée de l'adaptation et de la santé mentale.
Pourquoi s'acharner contre  une faible d'esprit? Parce que cette faiblesse d'esprit a des effets catastrophiques sur la vie de certains patients.
Madame Lejeune a ses têtes de turcs. Des patients d'un niveau intellectuel généralement supérieur au sien et dont elle dit, l'air embêté: "j'ai du mal à être soignante avec lui". Que ne renonce-t-elle pas!
On n'est pas dans une dictature.
Non.
Mais les Madame Lejeune sont les plus zélées, pour vous y précipiter avec douceur mais fermeté. Avec  de la bonne volonté et  le désir forcené de bien faire.Le noble sentiment du devoir accomplis si elles réussissent.
J'évoque en réunion toutes sortes de gens que je connais et qui eux non plus ne se lèvent pas à 7 heures pétante tous les matins et n'ont pas envie d'aller faire le guignol chez les fonctionnaires. (je ne le dis pas exactement comme ça, j'aurais peut-être du).
Madame Lejeune  finaude et un peu énervée à la fois suggère:
"Ils ont peut être besoin de soin ces gens là".
Bah voyons!

lundi 1 novembre 2010

Patrice Maniglier.La vie énigmatique des signes.Léo Scheer.2005.

Lecture, encore une fois du livre de Patrice Maniglier: La vie énigmatique des signes.Saussure et la naissance du structuralisme".
De plus en plus, impression que ce livre bouleverse tout ce qui s'est dit jusqu'ici sur le langage et sur la langue. Comme Marc Richir mais pour ainsi dire en sens inverse.
Deux exceptions.
Ce qu'on a en tête quand on dit structuralisme, ce n'est pas ce que Maniglier nous fait découvrir, de même que les idées qui viennent spontanément quand on dit "phénoménologie" sont à l'opposé des positions de Richir qui est pourtant  phénoménologue.
L'un et l'autre auraient poussé une façon de penser au plus loin de ce qui faisait son irréductibilité et partant de deux lieux très éloignés, ils semblent se rejoindre. Mais ils ne disent pas du tout la même chose! Tout cela est extrêmement TROUBLANT.
Et en premier lieu troublant pour moi qui depuis bientôt 20 ans tente d'articuler structuralisme et phénoménologie en refusant ce qui s'est fait jusqu'ici, parce que cela a consisté, presque toujours, à donner les coups de pouce pour faire s'accorder des inconciliables. Une articulation effective s'obtient par radicalisation et non par ramollissement des deux pans à articuler.

jeudi 21 octobre 2010

Benoît Peeters, Derrida...et Fédida.

Benoît Peeters vient de publier une biographie de J.Derrida et j'ai commencé à la lire.
Même impression enthousiasmante qu'il y a des années, en lisant Roudinesco, de se trouver face à une grande fresque où apparaissent bien des intellectuels qu'on a souvent lu, parfois rencontré, dont on savait , mais parfois dont on ne savait pas, qu'à telle ou telle époque qu'on a vécue en grande partie, ils avaient devant eux un avenir qui est maintenant un passé, évoqué dans ces lignes. Là dans un livre.
Ricoeur dont je ne savais pas en 68 à Nanterre , en première année de philo qu'après avoir été un recteur banni,il deviendrait ...Ricoeur, celui que j'ai lu bien des années plus tard , et passionnément.
Curieux sentiment pour celle, moi, qui ne savait pas à l'époque où elle vivait dans le plus grand retranchement, qu'elle était malgré tout plongée dans une histoire qui se faisait au jour le jour.
Souvenir de la lecture exaltée et parfaitement solitaire de La grammatologie et de l'immense résonnance que ce texte a eu sur la formation de ma propre pensée...
L'interêt d'un tel livre, outre le fait, qu'il constitue un portrait extraordinaire d'un grand philosophe, c'est que le lecteur qui a connu l'époque dont il est question, ou en ce qui me concerne une  partie, peut recoller les morceaux; les morceaux de sa propre vie intellectuelle. De sa vie.
Les notes de renvois en bas de page ont longtemps constitué pour moi le seul moyen de former une sorte de galaxie où Derrida se reliait à Leroi Gourhan, Leroi-Gourhan à Blanchot, Blanchot à Fédida, et Fédida  à Derrida...
Tiens pourquoi Fédida n'aparait-il pas dans la longue liste de noms à la fin du livre? Ce n'est pas un reproche; mais un étonnement. Peut-être parce qu'ils ne se seraient pas rencontrés dans la vie , parce que Derrida aurait été une lecture pour Fédida, mais pas un être humain, peut-être parce que Fédida est mort trop tôt pour que Benoît Peeters puisse le rencontrer?

joelle mesnil/bernard stiegler

Cela fera bientôt six mois que j'ai passé deux jours chez Bernard Stiegler avec trois jeunes philosophes et deux jeunes artistes.
Nous avons été royalement acueillis et notre séjour a été des plus agréables, notamment grâce à l'extrême dévouement de son épouse Caroline Stiegler.
Pourtant, intellectuellement parlant, cela a été une expérience décevante. Sans suite.
Il est vrai que dans le cours même de ma préparation à ce dont j'avais espéré que ce serait une rencontre importante, j'ai été au fur et à mesure où je progressais dans la lecture de ses derniers livres, de plus en plus mal à l'aise.
J'étais restée plusieurs années sur l'image positive et même enthousiasmante qui m'était venue, à partir de 1994, de la lecture des trois tomes de La technique et le temps. La référence à Derrida et à Leroi-Gourhan avait particulièrement retenu mon attention. L'importance accordée à l'histoire de l'écriture. Une approche anthropologique qui mettait au premier plan l'évolution technique dans la constitution même de l'anthropos. Et l'expression d'une inquiétude quant au devenir de l'humain, inquiétude qui faisait écho à celle qui avait motivé ma thèse sur La désymbolisation dans la culture contemporaine.  Chez Stiegler, je retrouvais les thèmes directeurs de cette thèse soutenue dès 88, à une époque où le concept, on pourrait presque dire aujourd'hui avec Maniglier, -la "rengaine" - de la désymbolisation étaient encore très inhabituels.  Je m'étais réjouie que cette idée commence à se faire entendre , et par des textes argumentés.

La reprise de ces textes plus de quinze ans plus tard m'a laissée dans un pénible désenchantement, comme chaque fois qu'une certaine admiration perd son appui. Quand on ne s'y retrouve plus avec un auteur auquel on avait acordé beaucoup de crédit. Non seulement, les livres qui ont suivi n'avaient pas la force critique qui caractérisait les premiers, mais inquiétée par une certaine légèreté, une passion politique qui étouffait cette force critique au lieu de la fortifier, j'ai entrepris de lire tous les livres de Stiegler (relire nombre d'entre eux) pour en avoir, comme on dit, le coeur net. Mon inquiétude, mon malaise n'ont fait que croître.
Trop d'à peu près, de fausses citations, d'affirmations péremptoires sur des points qui exigent une vraie discussion. Le bon côté de la chose, c'est que Stiegler m'a fait retravailler certains textes, notamment de Husserl auxquels il se réfère de façon bien légère.
On peut être en désaccord avec certaines positions, une certaine lecture de Derrida par exemple dans La voix et le phénomène, en tout cas en désacord avec l'idée que la première recherche logique livrerait la vérité de la pensée d'Husserl concernant le langage. Le texte est suffisememt sérieux , les références sufisemment précises et contrôlables pour qu'on puisse discuter ceci ou cela.
Stiegler quant à lui a eu des intuitions justes, on peut dire qu'il a un nez. Mais après Leroi-Gourhan et Derrida, il n'est pas le seul à les avoir eues contrairement à ce que des étudiants non avertis pourraient penser à la lecture de ses livres, ou allant l'écouter au théâtre de la colline. Il est important de le dire, pas tant pour dénoncer une sorte de facheux narcissisme, que pour laisser la place à d'autres voix. Il existe aujourd'hui des travaux qui d'une façon ou d'une autre traitent de cette question de la "désymbolisation", pas forcément d'ailleurs en  ayant fait de cette idée leur thème directeur, mais on les entend moins. Stiegler se réfère peu à ses contemporains bien qu'il ne cesse de s'adresser à eux pour qu'ils l'écoutent. Et ne semble pas très ouvert à la discussion. A une vraie discussion où seraient peut-être mise en doute la véracité de certaines de ses affirmations.
Je ne donnerai ici qu'un exemple. En mai, j'ai tenté d'aborder avec Siegler la question des difficultés propres à notre époque de mettre en place un espace transitionnel au sens que Winnicott donne à ce concept. Cela n'a pas été possible parce que toute référence précise était écartée. Tout questionnement .
Pas de place pour la moindre hésitation.

samedi 9 octobre 2010

Marc Richir.Osama Khalil

Curieuse rencontre mercredi dernier à l'espace le scribe-l'Harmattan: Osama Khalil, le directeur du centre et de l'institut des arts et lettres arabes me dit que lorsqu'il faisait sa thèse de philo , il a été extrêmement enthousiasmé par la lecture d'un texte de Marc Richir qui se référait notamment à Plotin; apparemment, le texte dont il me parlait devait être Le rien et son apparence. N'avoir lu qu'un texte de Marc Richir et s'en souvenir plus de trente ans après, ça mérite d'être mentionné!
L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir

dimanche 19 septembre 2010

Joseph Mouton: Sois artiste

Les jours qui devaient suivre...et n'ont pas suivi, je les ai passés à Nice où quand je ne me promenais pas j'ai lu alternativement Joseph Mouton et Marc Richir.
Sois artiste: la meilleure satire que j'ai jamais lue sur le nouvel esprit de l'art contemporain, "donc" le nouvel esprit contemporain.
Maniglier et Mouton: mes meilleures découvertes de 2010.
Expérience extrêmement déconcertante: lire en même temps Maniglier/Mouton ET Richir.
J'en reparlerai mais pas tout de suite.

mercredi 1 septembre 2010

Autres textes dans les jours qui suivent.

Joëlle Mesnil:Etude des fondements épistémologique, herméneutique et phénoménologique de la notion d'identité narrative chez Paul Ricoeur

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Joëlle Mesnil.Il n'y a pas de message dans le tableau.Catalogue d'exposition d'Olivier Legrand

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La désymbolisation en question.

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Pour en finir avec la rage de conclure

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Joëlle Mesnil: Aspects de la phénoménologie non symbolique

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Joëlle Mesnil: L'art de perdre son temps.Paru in Flux News

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Joelle Mesnil:L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir.version complète.

Je me suis aperçue que certains liens de monblog vers mes textes ne fonctionnaient pas. Voici donc une réédition de certains d'entre eux.
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vendredi 27 août 2010

Pierre Fédida

Je pense souvent à Pierre Fédida. C'était l'interlocuteur idéal. Il avait compris le sens de ma démarche, le pourquoi de cette interminable thèse qui me prenait mes jours et mes nuits. Ma passion absolue. Je lui écrivais de loin en loin et le rencontrai rarement mais ça comptait. Je ne vois personne qui pourrait occuper la place qu'il a tenue dans ma vie depuis mes 28 ans jusqu'à sa mort. Parce qu'il entendait. Il savait que ce travail était vital. Inévitable.Ce n'était pas une thèse. Même si un jour le l'ai "soutenue" avec lui dans le jury.
Non, ce n'était pas une thèse. C'était vraiment ma vie.

Depuis plusieurs jours, travail d'extraction harrassant dans le disque dur.
Des milliers de fichiers, d'articles, de livres , l'immense majorité théoriques, commencés, abandonnés.Mais il y a quand même quelques milliers de pages rédigées.
Envie de m'en débarasser.Mais avant, en faire quelque chose.
Ai décidé de dresser au moins un inventaire.
Dans les dix ans qui viennent, je devrais, si tout va bien, publier entre 10 et 15 livres!
Ai décidé d'en commencer plusieurs à la fois (ce que je fais déjà pour les récits).
Le 1er mai 2011, jour de la retraite (de Russie: la somme annoncée est si dérisoire qu'il vaut mieux tout de suite la convertir en roubles: ça fait plus.). Ce jour là, il faut absolument que plusieurs livres soient en chantiers.
Il va falloir trancher dans la masse!
Quand je tire un maillon, tout vient. ça ne va pas être commode.

Gérard Garouste

Ai lu hier soir et ce matin L'intranquille que m'avait conseillé Laurent Varlet. C'est la vie du peintre, Gérard Garouste, qui a connu , outre la peinture, le délire, la douleur de ne pas arriver à vivre et  les hospitalisations en HP...
Parlant de son père:
Il n'avait pas pu faire héro alors il avait fait salaud.
ça sonne bien.
La phrase est approximative, je ne retrouve pas la page, mais c'est ce que çadit. Le texte n'a pas un auteur; il est écrit avec une journaliste.

jeudi 19 août 2010

Maniglier et les palmiers !

Trouvé plusieurs liens vers mon blog sur d'autres blogs où on a retenu ma référence à Maniglier. On parle de "la jolie vue sur les palmiers" de la page d'accueil. Dommage, je les supprimé il y a quelques jours. Maintenant, si on veut des palmiers, il faut aller sur:
 http://www.locationanice.blogspot.com/.
Mais on a retrouvé la glycine qui avait disparu quand les palmiers avaient débarqué.
Devant la table d'écriture.

Sémir Badir, Patrice Maniglier et Arild Utaker...

Soirée délicieuse dans le jardin de Claudine avec Sémir.
Parfait dîner après discussion enthousiasmante à propos de Saussure .Jamais, je n'avais lu Saussure comme le lisent ces trois là! Je commence à comprendre pourquoi JC Coquet émettait des réserves sur la lecture qu'en a faite Jacques Garelli, plus particulièrement dans Le temps des signes. (notre discussion dans le RER il y a presque deux ans au retour du séminaire où mon intervention chez Claudine Normand avait reçu un accueil plus que réservé. J'étais venue parler de phénoménologie du langage à des linguistes, et ma principale référence linguistique était Gustave Guillaume)
Cela ne retire rien à Garelli que je continue à admirer profondément mais cela ajoute à Saussure . Il me semble maintenant seulement que Garelli n'a pas su , sur ce point précis, aller au delà d'un Saussure bien plus pauvre que celui qu'on peut découvrir notamment dans les Ecrits de linguistique générale.'et d'après Sémir aussi dans le CLG quand le relit après tout ça.
Donc reprendre la lecture de Saussure.
Une piste possible vers une articulation (encore!) de la phénoménologie du langage de Richir et Garelli et la linguistique? Et cela permettrait du même coup (ou d'un coup latéral) de reconsidérer les relations de la linguistique, de la philosophie du langage quand elle est phénoménologique "non symbolique" (non, ce n'est pas un paradoxe mais cela demande à être explicité. ), et de la psychopathologie.
Voir ce qui s'est dit au récent colloque de Cerisy consacré à linguistique et inconscient.

Pendant le diner, questions littéraires. Au sujet du récit que j'ai commencé il y a peu de temps: comment trouver la forme adéquate pour ne pas se cantonner dans la quasi caricature "méchante" sans perdre de sa vigueur. L'écriture se tient mieux dans la méchanceté? La dureté? Le cynisme?
La mienne sans doute.Et j'en prend autant dans la figure que les autres, mais les coups qu'on s'inflige à soi même...sont des petits tapotements pour se redonner du coeur à l'ouvrage.

lundi 9 août 2010

Maniglier: sources

Voici les référenes et la présentation par l'éditeur Léo Scheer du livre de Maniglier dont j'ai parlé hier.

La vie énigmatique des signes

Saussure et la naissance du structuralisme
Patrice Maniglier
Editions Léo Scheer
Essais parution 22/05/06
520 pages
30 euros
Montrant que l’« énigme de Saussure » n’est autre que celle des signes eux-mêmes, réalités bizarres, presque fantomatiques, ce livre reconstitue dans toute son ampleur et son actualité la pensée fragmentée du maître du structuralisme.
Le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure : texte fondateur, texte mythique, dont se revendiqueront Lévi-Strauss, Lacan, Barthes et tout le mouvement connu - et méconnu - sous le nom de structuralisme. Texte mystérieux, pourtant, rédigé par des disciples après la mort du maître à partir de notes de cours, plein d’obscurités et de contradictions apparentes.
Montrant que cette énigme de Saussure n’est autre que celle des signes eux-mêmes, réalités bizarres, presque fantomatiques, qui vivent d’une vie propre et se transforment à mesure qu’on les utilise, ce livre reconstitue dans toute son ampleur et dans toute son actualité la pensée fragmentée du maître du structuralisme.
On comprend alors comment une obscure découverte linguistique faite dans le silence de Genève à la fin du XIXe siècle a ouvert aux grandes œuvres de la philosophie française des années 50 et 70, de Lévi-Strauss à Deleuze en passant par Foucault et Derrida.
Loin d’être une œuvre d’érudition, ce livre plaide en faveur d’une réouverture des grandes questions du structuralisme. Alors que la vie intellectuelle d’aujourd’hui se complaît dans un rapport ambivalent à cet héritage, hésitant entre fascination désuète et incompréhension agressive, il invite au travail.
Au passage, il nous apprend que parler, c’est toujours parler une langue en train de se transformer. Par les signes, nos pensées nous échappent et se mettent à vivre d’une vie propre - nous entraînant dans une histoire dont nul n’est jamais maître."

Patrice Maniglier encore

J'ai déjà parlé de Maniglier mais pas du livre que je lis ces jours-ci: La vie éngmatique des signes, sous titre:Saussure et la naissance du structuralisme.
Le livre le plus extraordinaire que j'ai jamais lu sur Saussure et qui m'a même amenée à relire le cours de linguistique générale. Une lecture à l'opposée de celle de Michel Arrivé qui malheureusement est souvent la seule référence linguistique de beaucoup de jeunes psys contemporains.
Maniglier entre dans tous les méandres et les contradictions du CLG , mais en fait ressortir un sens particulièrement troublant. Oui, troublant. Qui trouble la pensée. La remobilise.La ravive .La déstabilise mais pas en ce sens médiatique, où il voisine avec par exemple le "décapant." Non, là, on perd vraiment l'équilibre. On prend conscience de tout un pan de la pensée de Saussure qui n'a pas été mis en avant du tout. Il y avait bien eu en 1976 un petit texte de Baudrillard consacré aux anagrammes dans L'échange symbolique et la mort mais Maniglier,c'est autre chose. Baudrillard nous présentait en quelque sorte une folie cachée et peu connue de Saussure. Là, c'est le nerf organisateur de la pensée de Saussure qui est rendu apparent mais au travers d'une lecture mot à mot des notes qui ont été prises par  plusieurs de ses élèves.
J'ai retrouvé la référence à la "nébuleuse" dans laquelle j'avais cru discerner une intuition "phénoménologique" chez Saussure, mais  Maniglier m'a permis de me rendre compte que cette nébuleuse, le fait que l'idée soit indiscernable avant la nomination mais que néanmoins , cette "idée" , ce n'est pas "rien" ,apparait constamment dans le CLG et non pas exceptionnellement comme je l'avais cru. Mais le réel, chez Saussure, réinterrogé par Maniglier, ce n'est pas un "effet de langage", c'est toute la différence avec entre autres,  Michel Arrivé. Pour moi qui travaille à une articulation entre structuralisme et phénoménologie, l'apport de Maniglier est précieux. Les amis de Nice qui ont aussi commencé à s'interroger sur cette  articulation apprécieront ...s'ils ont la patience de lire le texte parce qu'il est très long.
Hein, Alessio?

vendredi 6 août 2010

Ferdydurke (suite)

Ah! J'ai retrouvé mon passage de Ferdydurke!
" Un coq chanta.La première personne à se montrer fut Madame Le jeune, coiffée à la hâte, en robe de chambre cendrée et en chaussons. Elle marchait  avec calme, la tête droite, et sur son visage se peignait une sagesse spéciale , une sorte de sagesse  des installations sanitaires. Elle marchait  même avec un certain recueillement, sous le signe du naturel et de la simplicité, sous le signe de l'Hygiène matinale rationnelle(1). Avant d'entrer à la salle de bain , elle obliqua , le front haut , versz les WC et s'y enferma de façon cultivée, réfléchie , raisonnable et consciente, comme une femme sachant très bien qu'il ne convient pas d'avoir honte des fonctions naturelles. Elle en sortit plus fière qu'elle n'y était entrée! Elle pairaissait fortifiée, éclairée et humanisée, elle sortit de là comme d'un temple grec!"
Il faut à coup sûr lire la suite...

Pourquoi diable certaines de mes collègues me font-elles penser à Mme Lejeune?
(1) c'est moi qui souligne.

Nouveaux romans de...Joëlle Mesnil

J'ai commencé plusieurs récits/romans...
La ville métaphysique
L'homme aux oeufs
Et deux ou trois autres.
ça ne marche pas si bien que le premier publié sous un nom qui n'est pas le mien.
Comme bientôt, je ne travaillerai plus à l'hopital, je pourrais me lâcher.Avancer démasquée. D'ailleurs, je crois que c'est déjà à moitié fait! Là, ils sont gentils, il ne disent rien. Pas devant moi en tout cas.

Réunions à l'hopital de jour.

Le mot le plus employé au cours des réusions: adapté. 
Et bien sûr: pas adapté.
La clinique a intégralement disparu.
On parle des patients avec dérision. Une certaine condescendance. Du mépris qui ne s'avouera jamais.
Les patients font preuve de mauvaise volonté, refusent de s'adapter au cadre.
Le cadre de l'hopital de jour.
Misérable.
Etriqué.
Poussiéreux.
Gaité fadasse.Bonne humeur pleine de bonne conscience. Une collègue me fait penser à une description de Gombrowicz dans Ferdydurke: c'est une femme qui sort des toilettes, droite, le visage lisse et l'air satisfait du devoir acompli...je ne retrouve pas la page.

Un cadre de fonctionnaire pour des fonctionnaires.
Le fils d'une patiente travaille.Bonne nouvelle?
que nenni!
-mais quand même il ne fait que des petits boulots!
Et alors?

L'idéologie dominante est tristement simple et claire: il faut se tenir en tenant une place dans la société, grâce entre autre à un bon travail.
Pas seulement.
Il ne s'agit pas d'avoir des relations amoureuses fluctuantes.
Non il faut de la STABILITE;
Et il faut s'alimenter correctement.
Depuis des mois revient sur le tapis le problème que pose à certains le fait qu'un patient s'achète des livres. Au lieu de s'acheter de la bonne nourriture équilibrée.

Il faut aussi ranger ses affaires.
Parce que attention, sinon, on va de voir faire un signalement.Le désordre attire la saleté et la saleté attire les rats.
...
Après quelques observations factuelles sur un patient: on conclut.C'est monsieur machin.C'est lui! C'est lui tout craché.
Voilà.
On dit beaucoup voilà.
Voilà, veut dire, il n'y a pas à développer, c'est comme ça, on le(la)  connait.Il est toujours. Il est encore.
Pas d'étonnement en vue, de surprise.
Il y a une étude passionante d'un grand linguiste, Henri Adamczewski sur la différence entre voici et voilà. Le premier ouvre, le second ferme. Je ne vais pas entrer dans le dét ail, on peut lire Le français déchiffré (par exemple).
Mardi dernier, accablement. Les collègues se font beaucoup de souci pour leur notes. Il y a eu une sorte d'altercation entre deux "camps", l'un bras droit de la chef de service, l'autre, je ne sais pas. Les jenesaispas s'inquiètent. Pour leurs notes.

dimanche 18 juillet 2010

psychothérapies en Centre Médico-Psychologique

Plus je reçois des patients venant demander une psychothéparie dans le CMP d'un hopital public, plus je pense que le dialogue, les interventions actives, les conseils parfois , les injonctions (rarement), l'humour (souvent) sont infiniment plus fructueux que la simple écoute certes bienveillante mais presque muette d'interminables associations. Un jour, il faudra que je me décide à parler de ma façon de travailler avec les patients. La première chose, en tout cas: établir un contact et pour cela prendre ce que le patient amène. Ne jamais lui demander autre chose dans un premier temps que ce qu'il amène. Cela parait frappé au coin du bon sens? On sait que la psychanalyse, les psychanalystes se méfient du bon sens. On me demande mes références théoriques: je pourrais dire la psychanalyse lacanienne+ Winnicott/Anzieu/Bion+ la psychiatrie phénoménologique. Sauf que tout cela n'est jamais thématisé quand je travaille. Par ailleurs, il ne s'agit pas du tout d'ecclectisme puisque depuis très longtemps, je m'efforce de penser une articulation qui me parait necessaire entre ces courants hétérogènes.
J'hésite de moins en moins à envoyer un patient vers un comportementaliste si je pense que c'est ce qui le tirera le mieux d'affaire. Et surtout, je ne crois pas qu' "attaquer directement le symptôme" soit toujours une mauvaise chose. Tout dépend. Il y a des symptômes tellement invalidants dans la vie quotidienne qu'il vaut mieux apporter une amélioration le plus rapidement possible , et là je crois que TOUS les moyens sont bons. Enfin, je suis convaincue qu'il est rare que payer de sa poche améliore considérablement les choses. Cela peut arriver, c'est tout.
à suivre...

dimanche 23 mai 2010

désymbolisation.Mesnil.1975.

Un autre texte de la même époque que le précédent.
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désymbolisation:mesnil1974-75.

un des premiers projets remis à Robert Jaulin à l'UER d'Anthropologie ll'année universitaire 1974-75; il s'agissait d 'une demande de crédits.This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 License.

désymbolisation:la question naturelle..

c'était au printemps 75. la future désymbolisation s'appelait alors la question naturelle dans l'ordre naturel cybernétique! mais c"était bien la même thèse parce que l"'idée vers laquelle elle se dirigeait était la "même". inommable.This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 License.

désymbolisation.prémisses.1982.

Tournant dans cete thèse; passage de l'anthropologie à la psychopathologie mais la question de fond est toujours la même.This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 License.

samedi 22 mai 2010

Joelle Mesnil:technique et inconscient.1981.

Un des premiers textes remis à mon second directeur de thèse Yvon Brès.This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 License

désymbolisation.Thèse 1976...

Ce texte date en fait de 79 . j'y aborde la question des relations "technique/inconscient".
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mise en ligne de scan de textes de Joëlle Mesnil des années 70

On trouvera dans les semaines qui viennent un scannage de ceux de mes textes rédigés dans les années 70 et début 80 qui pourraient présenter un intérêt quant à la question de la désymbolisation. A l'époque, je n'utilisais pas encore ce terme.
Voici deux bilans probablement remis à l'UER d'Anthropologie de Paris7, probablement à Robert Jaulin puisque Pierre Bernard, mon premier directeur de thèse était mort depuis 1974 et que je n'avais pas encore rencontré Yvon Brès qui devait devenir mon second directeur de thèse à partir de 1981.L'un des textes est à coup s ûr de 1976, l'autre peut-être de 1979 puisque j'y fais une allusion au livre de Prigogine, La nouvelle alliance, paru cette année là.

samedi 8 mai 2010

désymbolisation

Retour plus substantiel sur le blog dans quelques jours...
J'ai retrouvé de vieux textes que j'ai rédigé dans le courant des années 70. Etonnant de constater à quel point les intuitions essentielles étaient là dès le début. Plusieurs textes sur Technique et inconscient. Ai retrouvé aussi une première thèse rédigée en 81 et abandonné. Elle donnait pourtant une meilleure idée de ce qui me préoccupait le plus, que celle que j'ai soutenue en 88. BIzarrement, dans la thèse soutenue, j'ai fini par renoncer à ce qui était pourtant l'essentiel de mon inlassable recherche: quels sont les effets de l'extériorisation des artefacts sur les possibilités de mise en forme et en sens personnellement accomplies par les humains dans une socité technoscientifique.Mon propos n'était pas dans l'air du temps. Dans ce temps là, j'attendais toujours qu'un autre dise ce que je voulais dire moi-même. Il m'a semblé que ce travail deviendrait "universitaire" au prix de l'élimination de l'essentiel!